mardi 17 février 2009

Lady GaGa


"Pop music will never be low brow", c'est à dire "La musique pop ne sera jamais dépassée". C'est avec cette phrase diffusée sur des lunettes à écrans et dite d'une voix sensuelle modifiée que Lady GaGa s'est présentée au monde lors de son premier passage télévisé dans une des emissions les plus regardées aux USA. Que l'on aime ou pas la musique de Lady GaGa, il semble plus interessant de voir le concept avant l'artiste, car en effet comme elle le déclare elle-même, "Ce n'est pas seulement de la musique, c'est du Pop Art". Le son de la Lady est de la pop pure et dure, avec des refrains imparables, des synthés obsédants et une voix puissante. Rien de révolutionaire, juste des titres ultra dansants aux paroles sexy sur lesquels se déchainer sur le dancefloor. Ce qui démarque cette artiste de la masse fade et désespérément similaire que nous servent les radios et les chaines musicales, c'est tout le reste. Lady GaGa est un packaging destiné à créer une icône de la pop. Le corps de Stefani Germanotta (aka Lady.GG) disparait tout à fait derrière le personnage de la Lady, une blonde platine allergique aux pantalon maquillée à l'extrème, perchée sur des talons d'une hauteur hallucinante et vétue de robes de créateurs en papier, en plastique, quand elle ne porte pas un simple soutien gorge et une robe en pvc en pleine rue! Le personnage est une matière, si bien qu'on ne reconnait jamais le visage de Lady GaGa caché derrière des lunettes, des tatouages et une frange devenue culte son corps explicitement offert aux yeux de tous, tellement sexué qu'il n'en est plus sexuel! Elle déclare: "Je suis agressivement sexy, je porte pleins de trucs étranges, si bien qu'on se demande si c'est désirable ou flippant!". Comme Grace Jones, elle est un corps qui embrasse la pop culture dans le sens Warholien du terme, affolant le monde de la mode et du design par ses tenues et ses accessoires. Elle est devenue une valeure sure des chaines de clips avec déjà plus de cinq vidéos provoquantes et bien réalisées à son active (le dernier). Auteur, compositeur et interprète, Lady GaGa est aussi productrice (avec Red One) de son album. Elle est donc maitresse de ce qu'elle sert au public, c'est à dire un mélange pop créé pour séduire les masses, auquel elle greffe ses autres ambitions artistiques que sont la mode, le design, les happenings et les arts picturaux, tout cela rassemblé sous le projet Haus of GaGa, sa maison de production. Une artiste a suivre.
A ne pas manquer:
-Just Dance
-Paparazzi
-Brown Eyes

lundi 16 février 2009

Bon Iver



Tout le monde a dit tout le bien qu'il pensait de Bon Iver alias Justin Vernon à la sortie de son album For Emma, For Ever Ago. Outre le fait qu'il soit un chef d'oeuvre, ce premier opus possédait tout une histoire qui donnait aux journalistes une raison supplémentaire de s'interesser à la musique de Bon Iver. En effet, après une rupture et la dissolution de son groupe, Vernon s'est isolé dans une cabane en pleine montagne. De cette mise à l'écart du monde est né cet album, si intime qu'il est parfois génant d'écouter la voix tantot grave et profonde tantot aigue et fragile du chanteur exprimer ses sentiments, les murmurants à nos oreilles attentives. Bon Iver est resté présent dans l'actualité musicale en faisant paraitre sur la toile des covers d'artistes comme Feist entre autres, permettant de faire patienter les auditeurs jusqu'a la parution d'un Ep fin 2008: Blood Bank. Délaissant quelque peu les instrumentations dépouillées du premier album, Justin Vernon désormais accompagné d'un groupe propose des compositions dans la ligné des 9 pépites de For Emma, avec des textes toujours touchants, servis par une voix inimitable. Le dernier morceau, "Woods", est même l'occasion d'experimenter l'auto-tune, comme le fait Kanye West dans son dernier album, la chanson étant assez proche du "Hide and Seek" d'Imogen Heap, acapella avec l'ajout constant de voix modifiées. Un Ep magnifique qui permet de prolonger la découverte de cet artiste d'exception. Difficile de resister à la beauté de chaque morceau!
A ne pas manquer:
-Re:Stack
-Flume
-Lump Sum
-(tout l'album!!!)

dimanche 15 février 2009

True Blood



Après l'arret de séries devenues cultes comme Les Sopranos ou Sex and the City, la chaine cablée américaine HBO était à la recherche d'un show capable de rassembler à nouveau les téléspectateurs. La chaine n'a jamais eu froid aux yeux, que ce soit visuelement (sexe, violence, drogues) ou scénaristiquement, les auteurs d'HBO faisant preuve d'une originalité rare que le cinéma leur enviait. L'echec récent de séries comme Tell Me You Love Me, une immersion totale dans la vie intime de couples d'americains moyens donnant à voir des scènes de sexe non simulés, prouve que le succès des séries HBO ne provient pas seulement de l'équation concept original/audace visuelle/bonne réalisation et interpretation. True Blood, la nouvelle série d'Alan Ball le créateur de Six Feet Under semble posséder ce petit truc en plus. La série prend place en Louisiane alors que les vampires viennent de réveler leur existence au monde après la mise en circulation d'une boisson, le True Blood, sang humain de synthèse. Désormais le choix est possible pour les démons: continuer à tuer pour boire ou tenter de s'integrer dans une société qui les rejete. Dans le bar d'une petite ville, Sookie, une serveuse télépathe voit sa vie basculer lejour où elle rencontre Bill, un vampire pacifiste. Histoire d'amour impossible dans cette société anti suceur de sang. Des meurtres horribles finissent de terroriser les habitants. Allons y franchement: True Blood est une série fascinante, autant par ses défauts que ses qualités. Anna Paquin, interprète de Sookie est remarquable (Meilleure actrice aux Golden Globes) les scénarios bien écrits et les trouvailles visuelles multiples pour rendre crédible la partie fantastique de la série. Mais l'histoire d'amour entre Sookie et Bill frôle parfois le ridicule, et les clichés qui ponctuent les épisodes font tiquer le spectateur. On se demande même pourquoi on continue à regarder ce show bancal. La réponse vient surement de l'atmosphère de la série, lourde, moite et pourissante alternant sexe, mort et scène de la vie quotidienne dans le sud oppressant.Le rythme est lent et envoutant, et chaque épisode se clot sur un suspens très bien géré, rendant le spectateur accro. La preuve, la série a attiré de plus en plus de spectateurs chaque semaine. On attends la saison deux après ces 12 premiers épisodes de qualité inégale.
On aime ou on déteste, sans trop savoir pourquoi, mais on ne reste pas indifférent devant True Blood!

Tebe Interesno


Tebe Interesno alias Dmitry Maximov est un artiste russe de 22 ans dont le travail pictural consiste à modifier des photographies à l'aide de logiciels ou en travaillant directement sur l'image pour la détourner et ainsi offrir une toute nouvelle interprétation, souvent à l'opposé de l'idée première.



Ce qui frappe chez ce jeune illustrateur, c'est la force incroyable de sa production. La majeure partie de ses travaux traitent de thèmes très actuels comme la pollution, le nucléaire, la technologie, ce qui donne à voir des images dénonçant une réalité terrible par le biais de l'ironie et d'un langage poétique à la fois enfantin et drôle.Les autres thèmes principaux de l'artiste sont la nature, dans laquelle il fait surgir toutes sortes de monstres gigantesques et maladroits et l'exclusion, la solitude de l'homme en milieu urbain. Malgrè les sujets assez sombres qu'il aborde Tebe Interesno transmet une vision pleine d'espoir du monde qui l'entoure à travers ces visions réalistes qu'il retravaille pour en faire jaillir une autre vérité.

Site de Tebe Interesno

Bat For Lashes, Two Suns



Bat For Lashes, c'est le nom de scène de Natsha Khan, jeune anglaise de 29 ans multi-instrumentaliste, belle et talentueuse, auteur du magnifique Fur and Gold, gros succès critique 2006/2007 avec l'imparable What's a Girl to Do?. C'est donc avec impatience qu'on attendait le second effort de Bat For Lashes intitulé Two Suns. Soyons direct: c'est un très bon album!
A la vue des artworks de ce nouvel opus, on retrouve tout l'univers créé par Natasha Khan, mystique, tribal, sensuel et stylisé. La continuité n'est pas seulement visuelle, mais aussi musicale. Toujours aussi pops, toujours aussi efficaces bien que plus sombres, les compositions de Bat For Lashes font mouches à tous les coups ou presque, (la fin de l'album étant un peu moins convainquante, sans toutefois etre dénuée d'interet). L'album possède une grande unité malgrè le nombres impressionant d'instruments utilisés. Les tambours et autres percussions du sublime "Glass" qui ouvre l'album, le piano de "Siren Song", le banjo de "Peace of Mind"... Le tout unifié par les sons électros et les nappes de synthés qui parsèment tout l'album. Après le thème de l'homme/animal dans Fur and Gold, c'est le thème de la dualité de l'être, de la nature que Natasha Khan explore, avec des textes toujours justes, métaphoriques et poétiques. L'album nous plonge dans une ambiance mystique, une musique pop à dimenssion humaine ou les clapements de mains et les tambours s'unissent aux synthétiseurs et à des choeurs feminins façon girl bands des 60's. C'est un voyage que nous propose Bat For Lashes sur cet album, à découvrir absolument en live tant les performances scéniques de Natasha Khan sont inoubliables!
A ne pas manquer:
-Glass
-Siren Song
-Good Love
Sortie mondiale le 6 avril 2009
Myspace
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